Discussion:
la Méditerrannée a atteint des températures inédites
(trop ancien pour répondre)
Canta Galet
2024-09-06 08:48:00 UTC
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L’Europe a aussi connu son été le plus chaud, malgré des situations
contrastées selon les pays. Dans l’ouest du continent, comme en France,
les températures se sont révélées moins élevées que les
précédentes années – même si elles restent plus chaudes que les
normales dans l’Hexagone, avec deux vagues de chaleur. A l’inverse,
dans le sud et l’est de l’Europe, en Roumanie, en Croatie, en Albanie,
en Italie ou en Grèce, les habitants ont étouffé sous une série de
canicules frôlant régulièrement les 40 °C. A Rome, l’étuve s’est
prolongée jusqu’à quarante-deux jours consécutifs, du jamais-vu. Le
16 août, la Méditerrannée a atteint des températures inédites, avec
une moyenne de 28,56 °C. Une vague de chaleur marine intense qui fait
craindre des épisodes de mortalité massive chez certaines espèces,
telles que les gorgones, les huîtres, les moules ou les coraux.

Cette surchauffe n’a pas épargné les zones normalement les plus
froides de la planète. La Laponie finlandaise a connu une chaleur sans
précédent en juin, juillet et août. De même, l’archipel norvégien
du Svalbard a connu son été le plus chaud pour la troisième année
consécutive. Le thermomètre a dépassé 20 °C dans la capitale
Longyearbyen, la ville la plus septentrionale de la planète. De fortes
anomalies (environ 5 °C au-dessus des normales) qui se manifestent aussi
dans la mer de Barents. « Ces valeurs sont totalement en dehors de
l’intervalle des possibles », s’étonne Christophe Cassou, directeur
de recherche (CNRS) à l’Ecole normale supérieure. « Au cap Nord en ce
moment, c’est la Bretagne au début de l’été », compare-t-il.

Impact d’El Niño
A l’opposé du globe, l’Antarctique, dont la banquise connaît sa
deuxième étendue la plus faible dans les relevés, a été marquée par
des températures jusqu’à 20 °C supérieures aux normales à partir
de la mi-juillet et pendant la majeure partie du mois d’août.
« C’est exceptionnel sur une si longue période, assure Julien
Nicolas, climatologue au service C3S. Il faudra des études pour expliquer
ces anomalies, mais on sait d’ores et déjà que c’est l’un des
facteurs contribuant aux températures record à l’échelle globale cet
été, en raison de l’importante taille du continent blanc. »

La chaleur inédite de l’été s’explique essentiellement en raison de
la température à la surface des océans, qui reste à des niveaux
records dans la majorité des bassins, explique le scientifique. « Elle
évolue à un rythme plus lent que celle de l’atmosphère »,
précise-t-il.



La poussée de fièvre, dans les mers comme dans l’air, est
principalement due au changement climatique, causé par la hausse continue
des émissions de gaz à effet de serre liées à la combustion
d’énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) et à la déforestation.
Le réchauffement, qui atteint près de 1,3 °C depuis l’ère
préindustrielle, augmente la fréquence, l’intensité et la durée des
vagues de chaleur, des sécheresses, des pluies diluviennes et des
incendies, parfois de manière concomitante, et avec des risques en
cascade.

Tout au long de l’été, des millions d’hectares de forêts sont ainsi
partis en fumée un peu partout sur la planète, au Canada, comme aux
Etats-Unis, en Sibérie, en Europe ou au Brésil, renforçant le
réchauffement climatique dans un cercle vicieux. Des pluies de mousson
d’une intensité inédite, provoquant des crues et inondations, ont
également fait des centaines de morts en Inde, au Pakistan ou encore au
Népal.

A la crise climatique s’est ajouté l’impact d’El Niño, un
réchauffement du Pacifique équatorial qui a dopé les températures
mondiales et a rendu plus probables certains extrêmes. Ce phénomène
naturel a duré un an, de juin 2023 à juin 2024.

Les scientifiques s’attendaient à un regain du réchauffement début
2024, la seconde année d’El Niño étant toujours la plus chaude. Mais,
en se poursuivant en juin, juillet et août, les records de chaleur
mensuels mondiaux « durent plus longtemps que prévu et plus longtemps
que les années El Niño analogues comme 1998 et 2016 », estime Zeke
Hausfather, climatologue à l’institut Berkeley Earth. A ses yeux, le
cocktail réchauffement additionné à El Niño ne suffit pas à les
expliquer. « Certains des facteurs à l’origine des records de chaleur
inhabituels de 2023 pourraient avoir persisté », assure-t-il, sans que
l’on sache encore précisément lesquels. « Des questions restent sans
réponse, abonde Julien Nicolas, pour comprendre pourquoi nous avons
atteint des températures à la surface des océans si rapidement
élevées et si longtemps. »
Paul Aubrin
2024-09-06 11:51:23 UTC
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Post by Canta Galet
L’Europe a aussi connu son été le plus chaud, malgré des situations
contrastées selon les pays. Dans l’ouest du continent, comme en France,
les températures se sont révélées moins élevées que les précédentes
années – même si elles restent plus chaudes que les normales dans
l’Hexagone, avec deux vagues de chaleur. A l’inverse, dans le sud et
l’est de l’Europe, en Roumanie, en Croatie, en Albanie, en Italie ou en
Grèce, les habitants ont étouffé sous une série de canicules frôlant
régulièrement les 40 °C. A Rome, l’étuve s’est prolongée jusqu’à
quarante-deux jours consécutifs, du jamais-vu. Le 16 août, la
Méditerrannée a atteint des températures inédites, avec une moyenne de
28,56 °C. Une vague de chaleur marine intense qui fait craindre des
épisodes de mortalité massive chez certaines espèces, telles que les
gorgones, les huîtres, les moules ou les coraux.
La température d'une surface exposée au soleil est différente de la
température de l'air mesurée sous abri. Dans le cas d'une surface sombre
et sèche, on la calcule facilement avec la formule de Stefan-Boltzman.
La température d'une surface liquide est moins élevée en raison de
l'évaporation et encore plus basse s'il y a du vent. La température
"globale" des eaux profonde est d'environ 4 °C parce que c'est la
température à laquelle l'eau liquide est la plus dense.

Sous l'empire romain, il y a 2000 ans, la température de l'eau près de
la Sicile était 2 °C supérieure aux températures actuelles (globalement,
on ne dispose pas, pas plus que de nos jours, des moyens de savoir).

Une nouvelle étude révèle que la période romaine était plus chaude de 2
°C qu'aujourd'hui
Selon une nouvelle étude, la période romaine a été la plus chaude des
deux derniers millénaires, soit environ 2 °C de plus qu'aujourd'hui.
Résumé - La reconstruction de l'évolution de la température de surface
de la mer (SST) au cours des derniers millénaires est un défi en raison
de la difficulté à récupérer des enregistrements marins de bonne
résolution et des nombreuses incertitudes dans les outils de
substitution disponibles. A cet égard, la période romaine (1 CE à 500
CE) a été particulièrement importante pour le développement
socio-culturel de la région méditerranéenne, alors que ses
caractéristiques climatiques restent incertaines. Nous présentons ici
une nouvelle reconstruction de la TSM dans le canal de Sicile, basée sur
les rapports Mg/Ca mesurés sur le foraminifère planctonique
Globigerinoides ruber. Ce nouvel enregistrement est encadré dans le
contexte d'autres enregistrements méditerranéens de TSM précédemment
publiés, provenant de la mer d'Alboran, du bassin de Minorque et de la
mer Égée, et il est également comparé à une reconstruction de la
température de l'hémisphère nord.

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